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«En Suisse, on utilise des bandes de fréquences plus basses.»

Depuis un certain temps, l’industrie aéronautique américaine met en garde contre les risques d’interférences entre les systèmes techniques des avions et les antennes 5G, et les dangers que cela constituerait pour le trafic aérien. Aux États-Unis, on craint que les fréquences de ces installations perturbent les altimètres des avions. Nous avons interrogé Peter Fritschi, expert en mesure des rayonnements non ionisants chez Swisscom, sur la situation en Suisse.

deux installateurs installant une antenne 5G

Peter Fritschi, aux États-Unis, on redoute que les fréquences des antennes 5G perturbent les altimètres des avions et causent ainsi des situations dangereuses. Est-ce possible?

Avant toute chose, il n’est pas question ici des différentes générations de communication mobile comme la 5G ou la 4G, mais des fréquences utilisées. Les altimètres des avions fonctionnent sur des bandes de fréquences de 4,2 à 4,4 GHz. Aux États-Unis, les bandes autorisées pour la 5G oscillent entre 3,75 et 3,98 GHz, et on soupçonne de potentielles interférences avec les radioaltimètres des avions. Mais ce n’est pas à Swisscom d’évaluer la situation aux États-Unis. Selon l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC), aucune perturbation n’a été enregistrée à ce jour en Suisse, où la situation n’est pas comparable à celle des États-Unis. Selon l’OFAC, aucun événement de perturbation des fonctions de sécurité d’un avion par des antennes de communication mobile 5G n’a été enregistré dans le monde à ce stade.

Quelle est la situation en Suisse?

Swisscom a acquis des fréquences comprises entre 3,58 et 3,7 GHz. Les antennes adaptatives émettent dans cette bande de fréquences, donc en deçà des valeurs autorisées aux États-Unis. Cela signifie que la marge de sécurité est plus importante. En outre, du fait des valeurs limites strictes, la performance de nos antennes est fortement restreinte par rapport à celle des installations américaines. L’OFCOM[1] et l’OFAC[2] prennent toutefois cette thématique au sérieux et nous sommes en contact avec les autorités et offices fédéraux compétents à ce sujet.

Une étude sur les interférences potentielles a été lancée au niveau européen. Qu’est-ce que cela signifie pour la Suisse?

Bien qu’à ce jour il n’existe aucune preuve de perturbations des radioaltimètres des avions par les bandes de fréquences utilisées pour la 5G, il est pertinent que des experts mènent une enquête approfondie sur le sujet, car la sécurité du trafic aérien est finalement l’affaire de tous: autorités, opérateurs de communication mobile, mais aussi et surtout passagers.

Swisscom agirait-elle si l’on rapportait un risque réel?

La question porte sur une hypothèse, car il n’y a aucune preuve de ce risque à ce jour, mais il est évident que, dans un tel cas de figure, les autorités réagiraient et que nous suivrions leurs directives. «Safety first!», comme on dit dans le secteur aéronautique.

[1] Office fédéral de la communication
[2] Office fédéral de l’aviation civile

Peter Fritschi

Experte für die Messung von nichtionisierender Strahlung und Innovation, El.-Ing. HTL/MBA

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