Le déploiement du réseau en fibre optique jusqu’aux logements et commerces (FTTH), selon le modèle à quatre fibres, a été lancé dans un premier temps en 2008, dans les centres urbains à forte densité démographique. A partir de 2015, les régions rurales ont également été raccordées en fibre optique jusqu’au point de distribution (FTTS), ce qui a permis aux populations concernées de bénéficier de débits de transmission performants. En 2020, l’étape suivante a porté sur l’installation de la fibre optique jusque dans les logements et commerces (FTTH) des agglomérations et communes rurales.
Fin 2021, Swisscom avait raccordé 4,8 millions de logements et commerces en Suisse, soit environ 90%, au très haut débit (plus de 80 Mbit/s). Plus de 3,9 millions, soit 72% des logements et commerces, bénéficient, grâce à un mix de technologies de fibre optique, de connexions à plus de 200 Mbit/s.
Une forte incertitude plane actuellement sur la poursuite du déploiement du réseau en fibre optique jusqu’aux logements et commerces (FTTH) mis en œuvre par Swisscom pour la Suisse. En effet, le Tribunal administratif fédéral a confirmé en 2021 les mesures préventives de la Commission de la concurrence de décembre 2020, lesquelles remettent en partie en question l’architecture réseau de Swisscom. Dans l’attente d’une clarification de la situation, Swisscom installe exclusivement des éléments de réseau conformes à une architecture réseau P2P (Point-to-Point, pour relier les maisons par exemple) ou en coopération avec des partenaires.
Swisscom s’est donné pour objectif de déployer une architecture P2MP (Point to Multi-Point) pour multiplier la couverture de la Suisse par deux d’ici 2025 et atteindre ainsi 60%. Si les autorités devaient décider d’une extension P2P, le coût du déploiement serait bien plus élevé et nous obligerait à revoir la couverture visée à 50%. L’objectif d’extension initial, qui était d’atteindre près de 1,5 million de raccordements fibre optique d’ici 2025, serait réduit d’un tiers, ce qui représenterait près de 500 000 logements et commerces en moins. Comme les frais supplémentaires liés à l’architecture P2P tendent à augmenter de manière importante dans les zones rurales et peu peuplées, le risque d’un clivage numérique entre ville et campagne en serait considérablement renforcé sur le long terme.